Kamel Daoud, le fabulateur et les classes décadentes…
Dans la logique des choses, on l’a vu continuer à offrir ses services à l’hebdomadaire réactionnaire et colonialiste Le Point, où il y fait montre, selon le journaliste Faris Lounis, d’une proximité politique avec les droites extrêmes et le Rassemblement national. Ses analyses essentialistes et fallacieuses de l’Algérie et du monde arabe et/ou musulman y sont, en effet, bien souvent consternantes.
« Un feu d’artifice de poncifs ou de scènes attendues », tel est le constat de la lecture de son dernier ouvrage, Houris, faite par l’excellente Christiane Chaulet-Achour – sans doute l’une des meilleures spécialistes de la littérature algérienne d’expression française. Pas de surprise donc.
Mais si nous prenons le temps de rédiger une note sur un écrivain qui ne mérite pas tout le tapage qui est actuellement fait, c’est en particulier pour pointer du doigt le grand mensonge qu’il met en avant, et que ses passe-plats mettent également en exergue s’agissant de son dernier ouvrage : l’interdiction d’écrire sur la décennie noire, cette décennie de violence terroriste qui a profondément meurtri l’Algérie.
Cela est une grosse fabulation !
Il était possible d’écrire sur le sujet avant la loi de réconciliation nationale (2005) et il demeure toujours possible de le faire depuis, et ce même en publiant dans des maisons d’éditions algériennes. J’ai moi-même publié en 2021, chez Palgrave et chez Barzakh (Algérie) un essai qui aborde le sujet. Avant-moi, en 2006, l’anthropologue Abderrahmane Moussaoui publiait, également chez Barzakh, son ouvrage De la violence en Algérie – essentiellement consacré à la décennie noire.
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